Selon Jean Cocteau, « Le temps des hommes est de l’éternité pliée ».
Plisser, plier, creuser, révéler la mémoire et le temps, c’est dans cette quête constante d’un resurgissement du passé que Guénaëlle de Carbonnières mène ses recherches.
Les vestiges antiques nourrissent son regard pour proposer une vision contemporaine de ces lieux de mémoire-oubli : intrinsèquement lié au souvenir, l’oubli est constitutif du mystère de ces lieux qui nous interrogent et que l’on ne peut comprendre que par hypothèses scientifiques.
Selon Gilles Deleuze et Félix Guattari, « un monument ne commémore pas, ne célèbre pas quelque chose qui s’est passé, mais confie à l’oreille de l’avenir les sensations persistantes qui incarnent l’événement. »
La dimension tangible – nécessairement fragmentaire et incomplète – des pierres qui nous relient aux civilisations passées, permet une exploration de notre psyché, à la fois collective et personnelle.
Attachée à une démarche philosophique, qui constitue sa formation initiale, l’artiste perçoit intuitivement la démarche archéologique qui vise à la sauvegarde et à la compréhension des vestiges constituant une partie émergée de nos civilisations. Guénaëlle de Carbonnières rend perceptible le dessein de ces archéologues qui ont des « mains qui pensent ».
Laurence Brissaud, archéologue, évoque ainsi la démarche de l’artiste : « Elle rejoint l’essence de mon travail : lire à travers le paysage actuel des réminiscences du passé, des éléments qui demeurent ancrés dans les plis du temps, dans certaines élévations, comme autant de rides porteuses d’histoires qui s’offrent à nous. Il s’agit de déceler dans les livres de terre que sont les coupes stratigraphiques, ces traces ténues qui nous relient aux temps révolus. Guénaëlle de Carbonnières nous propose en filigrane, au travers de ses œuvres, sa perception intime du temps, des sites archéologiques qui survivent aux hommes. Elle nous fait découvrir sa lecture personnelle, évanescente et intemporelle des ruines, qui comme le dit Alain Schnapp, constituent un savant équilibre, parfois menacé, entre la mémoire et l’oubli. »
Parallèlement enseignante en arts, l’artiste aime que son travail soit rendu accessible auprès de publics variés. Démarche que partage la galerie qui accueille régulièrement des scolaires pour des visites. Ainsi, un petit espace pédagogique présentera des dessins et outils archéologiques, gracieusement prêtés par le Musée Gallo-Romain de Saint-Romain-en-Gal. Ces objets de nature scientifique mettent en perspective une démarche plastique avec ce qui la nourrit : les minutes et coupes stratigraphiques, qui permettent la réalisation de relevés pierre-à-pierre, entrent en résonance avec plusieurs pièces de l’exposition.
Dans un rapport constant à la photographie analogique, qui est au cœur de ses réflexions, différents médiums, dont le dessin ou le textile déploient le temps, dans une dialectique constante entre apparition et disparition, souvent à travers un principe de superposition et de transparence. Dans une exploration des valeurs de noir et de blanc, le tâtonnement mis en place rejoue le fonctionnement de la mémoire et la progressivité des sondages rendant possibles les découvertes et conclusions archéologiques.
Ce patrimoine est exploré du point de vue de sa fragilité et de son impermanence : la destruction de sites patrimoniaux syriens a été l’élément déclencheur de la démarche de l’artiste qui met en exergue la mémoire universelle présente en Syrie, territoire au croisement de nombreuses civilisations.
Dans ce même souci de la préservation de notre monde et de sa mémoire, une partie de l’exposition présente une réflexion plus dystopique, liée à des enjeux climatiques. Fossiles factices et photographies évoquant le mythe de l’Atlantide renvoient à la montée des océans qui recouvriront bientôt certains sites archéologiques. A leur sujet, Michel Poivert indique : « À l’heure du recyclage et d’une éthique de la consommation, Les Submergées et les Captures Fossiles ont quelque chose d’une fable moderne : les images ne sont-elles pas devenues elles-mêmes les ruines décoratives de notre monde perdu ? »
Mémoire, patrimoine, temporalité, apparition, disparition, transversalité, arts et sciences, souci de pédagogie, autant de notions que la galerie défend depuis bientôt 17 ans, heureuse d’intégrer aujourd’hui parmi ses artistes Guénaëlle de Carbonnières.
La galerie et l’artiste remercient chaleureusement :
- Le CNAP pour son soutien financier ;
- Gilles Maignaud et l’atelier Chalopin, pour l’accompagnement technique des séries A travers et Strates thermiques ;
- Michel Poivert pour son soutien et ses textes.
- La MAPRAA, notamment Alain Lovato, dont la sélection 2020 a permis notre rencontre ;
- Le Musée Gallo-Romain de Saint-Romain-en-Gal pour le prêt des objets, les conseils scientifiques, et le regard éclairé, plus particulièrement Laurence Brissaud, Yvan Mathevet, ainsi qu’Emilie Alonso, directrice ;
- La Fondation Renaud et les amis de la Fondation Renaud, pour l’accueil en résidence et l’organisation de visites privées, particulièrement Stéphanie Rojas-Perrin, Jean-Michel Bossard, Muriel Gémy et Jacques Fabry ;
- L’EMAP de Mâcon, qui a aidé à la production sculpturale des pièces de la série Au creux des pierres, les plis du temps, notamment Romain Vesvre et Jean-Jacques Lapierre ;
- Anne Dietrich, pour la co-création de l’installation Entre-temps.
Plisser, plier, creuser, révéler la mémoire et le temps, c’est dans cette quête constante d’un resurgissement du passé que Guénaëlle de Carbonnières mène ses recherches.
Les vestiges antiques nourrissent son regard pour proposer une vision contemporaine de ces lieux de mémoire-oubli : intrinsèquement lié au souvenir, l’oubli est constitutif du mystère de ces lieux qui nous interrogent et que l’on ne peut comprendre que par hypothèses scientifiques.
Selon Gilles Deleuze et Félix Guattari, « un monument ne commémore pas, ne célèbre pas quelque chose qui s’est passé, mais confie à l’oreille de l’avenir les sensations persistantes qui incarnent l’événement. »
La dimension tangible – nécessairement fragmentaire et incomplète – des pierres qui nous relient aux civilisations passées, permet une exploration de notre psyché, à la fois collective et personnelle.
Attachée à une démarche philosophique, qui constitue sa formation initiale, l’artiste perçoit intuitivement la démarche archéologique qui vise à la sauvegarde et à la compréhension des vestiges constituant une partie émergée de nos civilisations. Guénaëlle de Carbonnières rend perceptible le dessein de ces archéologues qui ont des « mains qui pensent ».
Laurence Brissaud, archéologue, évoque ainsi la démarche de l’artiste : « Elle rejoint l’essence de mon travail : lire à travers le paysage actuel des réminiscences du passé, des éléments qui demeurent ancrés dans les plis du temps, dans certaines élévations, comme autant de rides porteuses d’histoires qui s’offrent à nous. Il s’agit de déceler dans les livres de terre que sont les coupes stratigraphiques, ces traces ténues qui nous relient aux temps révolus. Guénaëlle de Carbonnières nous propose en filigrane, au travers de ses œuvres, sa perception intime du temps, des sites archéologiques qui survivent aux hommes. Elle nous fait découvrir sa lecture personnelle, évanescente et intemporelle des ruines, qui comme le dit Alain Schnapp, constituent un savant équilibre, parfois menacé, entre la mémoire et l’oubli. »
Parallèlement enseignante en arts, l’artiste aime que son travail soit rendu accessible auprès de publics variés. Démarche que partage la galerie qui accueille régulièrement des scolaires pour des visites. Ainsi, un petit espace pédagogique présentera des dessins et outils archéologiques, gracieusement prêtés par le Musée Gallo-Romain de Saint-Romain-en-Gal. Ces objets de nature scientifique mettent en perspective une démarche plastique avec ce qui la nourrit : les minutes et coupes stratigraphiques, qui permettent la réalisation de relevés pierre-à-pierre, entrent en résonance avec plusieurs pièces de l’exposition.
Dans un rapport constant à la photographie analogique, qui est au cœur de ses réflexions, différents médiums, dont le dessin ou le textile déploient le temps, dans une dialectique constante entre apparition et disparition, souvent à travers un principe de superposition et de transparence. Dans une exploration des valeurs de noir et de blanc, le tâtonnement mis en place rejoue le fonctionnement de la mémoire et la progressivité des sondages rendant possibles les découvertes et conclusions archéologiques.
Ce patrimoine est exploré du point de vue de sa fragilité et de son impermanence : la destruction de sites patrimoniaux syriens a été l’élément déclencheur de la démarche de l’artiste qui met en exergue la mémoire universelle présente en Syrie, territoire au croisement de nombreuses civilisations.
Dans ce même souci de la préservation de notre monde et de sa mémoire, une partie de l’exposition présente une réflexion plus dystopique, liée à des enjeux climatiques. Fossiles factices et photographies évoquant le mythe de l’Atlantide renvoient à la montée des océans qui recouvriront bientôt certains sites archéologiques. A leur sujet, Michel Poivert indique : « À l’heure du recyclage et d’une éthique de la consommation, Les Submergées et les Captures Fossiles ont quelque chose d’une fable moderne : les images ne sont-elles pas devenues elles-mêmes les ruines décoratives de notre monde perdu ? »
Mémoire, patrimoine, temporalité, apparition, disparition, transversalité, arts et sciences, souci de pédagogie, autant de notions que la galerie défend depuis bientôt 17 ans, heureuse d’intégrer aujourd’hui parmi ses artistes Guénaëlle de Carbonnières.
La galerie et l’artiste remercient chaleureusement :
- Le CNAP pour son soutien financier ;
- Gilles Maignaud et l’atelier Chalopin, pour l’accompagnement technique des séries A travers et Strates thermiques ;
- Michel Poivert pour son soutien et ses textes.
- La MAPRAA, notamment Alain Lovato, dont la sélection 2020 a permis notre rencontre ;
- Le Musée Gallo-Romain de Saint-Romain-en-Gal pour le prêt des objets, les conseils scientifiques, et le regard éclairé, plus particulièrement Laurence Brissaud, Yvan Mathevet, ainsi qu’Emilie Alonso, directrice ;
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Info+
Galerie Françoise Besson
10, rue de Crimée
69001 Lyon
du mercredi au samedi de 14h30 à 19h00
& sur rendez-vous
contact@francoisebesson.com
+33 (0) 951 666 309
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